G.H.B-L'Etoile Manif à PARIS le 8 juin 2006

REVUES DE PRESSE

Aubagne devant Matignon
Manifestation. Cinq cents élus et habitants ont, hier, exigé le droit de construire « un territoire à taille humaine ».

Dominique de Villepin a trouvé, hier, sur son bureau une massive pile de documents. Contrairement aux fichiers Clearstream, le premier ministre n’a pas eu de mal à en attester la provenance: 12500 cartes pétitions apportées par les treize maires de la communauté d’agglomération Garlaban-Huveaune-Sainte-Baume (GHB, autour d’Aubagne) et de la communauté de communes de l’Étoile et du Merlançon. Accompagnés par cinq cents personnes venues à Paris à bord d’un TGV affrété spécialement, les édiles se sont déplacés pour (re)dire au gouvernement qu’ils voulaient fusionner les deux entités intercommunales, dirigées par la gauche, afin de créer « un territoire à taille humaine ». Ce combat, ils le mènent depuis quatre ans. Quatre années au cours desquelles ils ont reçu une fin de non-recevoir de la part de l’État, cas quasi unique en France alors que les lois votées par la droite prétendent favoriser les regroupements intercommunaux. Pour les élus de ces deux territoires, l’explication est à chercher du côté de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, président de la communauté urbaine de Marseille (CUM) et, accessoirement, vice-président de l’UMP, accusé de vouloir annexer le voisin aubagnais.
Dans leur besace, élus et habitants avaient amené les résultats d’un récent sondage : 72 % des habitants se déclarent favorables à la création du pays d’Aubagne et de l’Étoile, tandis que 71 % refusent une intégration forcée dans la communauté urbaine de Marseille. Signe qui ne trompe pas : sur ces deux questions, l’électorat UMP se positionne dans les mêmes proportions que l’ensemble de la population.
Ils ont également souligné que l’État, par l’intermédiaire de son représentant, le préfet de région, avait signé le 23 mai dernier l’arrêté de SCOT (Schéma de cohérence territoriale) sur le périmètre des treize communes, reconnaissant ainsi la pertinence du territoire. « C’est une véritable avancée qui n’est certainement pas étrangère à la mobilisation des gens d’ici », s’étaient félicités Alain Belviso et André Jullien, respectivement président de GHB et de l’Étoile. À l’État, version Paris, de donner le feu vert à la suite logique : la fusion. Réponse avant le 30 juin.
Marseille,

Correspondant régional Christophe Deroubaix
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GHB - L'ETOILE à Matignon pour défendre la fusion
Quelque 500 habitants des communautés d'agglomération du CHB et de l'Etoile ont manifesté, hier à Paris, devant les grilles de Matignon, où les
13 000 signatures recueillies ont été déposées. Les élus ont été reçus au ministère de l'Intérieur.
Un train pour la fusion

Environ 500 personnes, venues de toutes les communes de Garlaban-Huveaune- sainte- Baume (GHB) et de l'Etoile- Merlançon, ont accompagné les élus locaux à Paris dans ce qui est une nouvelle étapes de la bataille pour la fusion des deux communautés d'agglomération et le refus de rattachement à Marseille Provence Métropole. « Un acte de naissance » selon Alain Belviso.
Une dizaine de bus a rejoint hier matin la gare Saint-Charles.
Comme pour « montrer que la fusion concerne tout le monde ». Direction Matignon pour déposer une pétition.
Une délégation d'élus a remis près de 13.000 signatures à un membre du cabinet de Dominique de Villepin.
Les centaines de militants déboulent tôt dans les rues de Paris, avec tracts à la main, banderoles et panneaux. «Nous refusons l'annexion forcée et nous souhaitons une intercommunalité à taille humaine où nous voulons vivre » afin de « développer la citoyenneté et la démocratie locale ». Entre deux rames de métro, les Provençaux sont persuasifs. « Il nous appartient de décider de notre vie quotidienne, de l'avenir de notre territoire, de nos familles et de nos enfants ».
A deux pas de la rue de Varenne, siège de l'Hôtel Matignon, le cortège stoppe.
« 500 personnes pour l'intercommunalité ? Du jamais vu »
La délégation emmenée par Antoine Di Ciaccio, élu cugeois, est sur le point de se rendre à la résidence de Dominique de Villepin. Quelques barrages de gardes mobiles plus tard, ils sont reçus sur le trottoir par un membre du cabinet du Premier Ministre, visiblement peu au courant des motifs exacts de cette visite. L'homme peine à prendre la demi-douzaine de cabas bourrés jusqu'à la gueule de pétitions, mais préfère les rentrer lui-même, aider dans sa tâche par un policier en tenue. Les élus du peuple, eux, tourneront aussi vite les talons et rejoindront le reste des manifestants. Circulez…
Heureusement, le compte- rendu émanant de la seconde délégation, des maires et présidents de GHB et Etoile, revenus du ministère chargé des relations avec les collectivités locales, remettra du baume au cœur de tout le monde. « Quoi qu'ils en disent », note cet Aubagnais, « 13.000 signatures, c'est 13.000 signatures. Ils ne pourront pas s'asseoir dessus ».
Pour Antoine Di Ciaccio, chef de la délégation à Matignon, malgré cet accueil, « ils ont pris la mesure de notre mobilisation» précisant toutefois que « le plus dur restait à faire. Nous devrons rester mobilisés jusqu'à ce que nous obtenions ce pour quoi nous nous battons ».
Alain Belviso, président de GHB va dans le même sens, avec la satisfaction supplémentaire d'avoir été « écouté » par le chef du cabinet du ministre Brice Hortefeux. « Nous avons exprimé notre point de vue » a-t-il déclaré devant les grilles de l'Assemblée Nationale, «le ministère a compris que nous voulions que ça se termine rapidement ». La délégation a donc rappelé « et son désir de fusion et son refus d'être engloutie par Marseille ». D'ailleurs, du côté du cabinet du ministre, «on nous a confirmé que certains élus de MPM lorgnaient sur nous. Comme quoi nous n'avions pas rêvé ». En tous les cas, «cette mobilisation démontre haut et fort notre détermination et porte la voix des populations de GHB et de l'Etoile-Merlançon ».
La mobilisation du Pays d'Aubagne et de l'Etoile a surpris le ministère. « Déplacer 500 personnes jusqu'à Paris, sur des questions d'intercommunalité, on n'a jamais vu ça » a-t-on entendu Place Bauveau. Du côté des deux communautés qui rêvent de s'unir, ça fait 4 ans que ça s'applique ...
Hier soir en rentrant, la situation du dossier n'avait pas tant évolué sur la forme. En revanche, il est clair que les 500 personnes ayant fait le déplacement jusqu'à la capitale ont porté un grand coup. Reste à savoir s'il sera décisif. Réponse le 30 juin...

Envoyé spécial à Paris Sébastien MADAU.
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Trois questions à….
« Les habitants sont prêts à repartir si nécessaire »

Alain Belviso et André Jullien reviennent sur les enjeux de la fusion et leurs attentes maintenant que le sommet de l'Etat a été alerté.
Les présidents des deux communautés de communes estiment qu'un grand pas a été fait hier, mais que la bataille n'est pas terminée pour autant.

-La Marseillaise: Comment s'est passée votre entrevue au ministère chargé des relations avec les collectivités locales?
-Notre visite s'est bien passée même si je déplore l'accueil qui a été fait à Matignon à l'autre délégation. Une nouvelle fois le Premier Ministre montre tout son mépris. Nous avons pu exposer notre volonté que l'expression citoyenne soit prise en compte et que le Préfet sorte du statu quo rapidement. Nous espérons que le ministre lui donnera tous les feux verts. Toujours avec le même objectif: construire un territoire à taille humaine, de proximité et alternatif.
-La Marseillaise: Pensez-vous que votre démarche aboutira?
-Nous l'espérons. Nous devons rencontrer le Préfet d'ici la fin du mois. Lui, doit rendre sa copie le 30 juin prochain. Nous espérons qu'il prendra la décision la plus juste possible et que la tentative d'annexion par Marseille Provence Métropole sera écartée.
-La Marseillaise: Quels moyens envisagez-vous en cas d'issue défavorable?
-Depuis 4 ans, nous sommes habitués au chaud et au froid. Mais ces 4 ans ont aussi permis aux élus locaux d'avoir le temps d'informer la population sur ces questions. Si cette entrevue est positive, nous avons quand même fait comprendre au cabinet du ministre que nous restions mobilisés et que les citoyens étaient prêts à repartir si les décisions du Préfet n'allaient pas dans le bon sens.
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GHB et l'Etoile se font entendre à Matignon
500 élus et habitants du pays d'Aubagne se sont rendus à Paris pour s'opposer par avance à une éventuelle intégration à la communauté urbaine de Marseille

Départ d'Aubagne et des villages, environnants en bus a l'aube, trois heures de TGV entre Saint-Charles et la gare de Lyon, marche à pas cadencé sur Matignon, photo souvenir devant l'Assemblée nationale, un sandwich englouti aux Tuileries et puis retour à la maison dans l'après-midi. Il fallait une réelle motivation pour se plier au rythme de la manifestation atypique organisée hier, à Paris, par la communauté d'agglomération Garlaban- Huveaune- Sainte- Baume (GHB) et la communauté de communes de l'Étoile. Motivées, les quelque 500 personnes qui ont embarqué dans ce TGV spécialement affrété par GHB - pour un coût de 45 OOO Euros- l'étaient incontestablement. D'autant que le cortège était composé pour moitié d'élus et d'agents communaux et inter- communaux. Mais les manifestants étaient surtout décidés à faire passer au Premier ministre deux messages: en premier lieu, leur désir de voir l'État, par la voix du préfet des Bouches-du-Rhône, donner enfin son feu vert à la création d'une structure réunissant les communes de GHB et celles de l'Étoile; ensuite, leur refus de tout projet visant à intégrer de force ces mêmes communes à la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM). A l'appui de leur démonstration de force, les élus du pays d'Aubagne avaient apporté une pétition signée par 12500 personnes. Pétition qu'une délégation a symboliquement remise à un représentant du Premier ministre aux portes de l'hôtel de Matignon, les manifestants n'ayant pas été autorisés à défiler rue de Varennes. Pendant ce temps, une autre délégation, conduite par Alain Belviso et André Jullien, respectivement présidents de GHB et de l'Étoile, rencontrait le chef de cabinet de Brice Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités Territoriales. Une entrevue dont ils sont sortis plutôt satisfaits. "On nous a clairement dit que nos revendications ne sont pas des lubies, souligne Alain Belviso. Par ailleurs, on n'a pas nié le fait qu'un certain nombre d'élus majeurs des Bouches-du-Rhône ont, par leurs déclarations de ces derniers mois, souhaité que la communauté urbaine de Marseille s’agrandisse à l'est sans doute pour faire face à ses difficultés financières... On nous a également avoué qu'if est rare de voir 500 habitants se déplacer à Paris, à Matignon, pour réclamer le droit de vivre dans le territoire de leur choix". Et André Jullien d'ajouter que la délégation a obtenu l'assurance que "la décision qui sera prise par le préfet des Bouches-du-Rhône ne sera pas retoquée à Paris". Une réunion avec les services de la préfecture devrait d'ailleurs être organisée dans: les prochains jours.
Envoyé spécial à Paris Joël RUMELLO