MAISON DE LA CORSE
Fédération des Groupements Corses de Marseille
et Bouches du Rhône

 

 

 

Les corses de l’extérieur Marseille
Jean GRAZI : «Mieux associer la diaspora »

 

Celui qui succéda à Bastien Leccia à la présidence de la Fédération des Groupements corses de Marseille et des Bouches-du-Rhône a été réélu pour la onzième fois. Il dresse un bilan des actions engagées et souhaiterait que les Corses de l'extérieur soient représentés au Conseil économique, social et culturel de la Corse
- Vous en êtes à la onzième année de présidence. Comment se porte la Fédération ?
La fédération se porte bien. Malgré quelques turbulences, la démocratie a joué son rôle. L'assemblée générale du 4 juin 2009 m'a renouvelé sa confiance, par les voix des présidents des associations fédérées, à une très forte majorité.
- Quel est votre bilan ?
Le bilan de ces onze années est positif : un grand nombre d'hommes politiques corses et d'écrivains de grande qualité sont passés par la rue Sylvabelle. Ils nous ont apporté une vision éclairée sur les grands problèmes qui se posent à la Corse. Le « Salon du livre corse » qui se tient durant deux jours le dernier week-end de janvier à la Maison de la Corse connaît un succès de plus en plus grand. De nombreux écrivains prestigieux nous ont honorés de leur présence et je me garderai d'oublier notre gloire culinaire Vincent Tabarani, toujours fidèle à notre salon pour le régal de tous. Cette année un partenariat avec la mairie d'Allauch et les 132 communes environnantes, nous avons participé activement aux journées « Iles Méditerranéennes » au cours desquelles outre un marché artisanal et gastronomique, nous avons pu faire connaître nos diverses associations, et assister au concert exceptionnel donné par en première partie le groupe « Fior di Macchia » et en deuxième partie « Canta u Populu Corsu », ovationné par 800 personnes.
Rassembler les associations
- Et encore ?
De nombreuses autres manifestations ont jalonné l'année. Moment inoubliable avec Claude Ettori et son « Cantu d'Amore », avec Catalina Maroselli Mattéoli qui nous a commenté son livre « La Séfarade » dans ce théâtre mythique de l'Alcazar, un moment émouvant en l'honneur de Marc Mozziconacci promu grand croix dans l'ordre de la Légion d'honneur et décoré aux Invalides par le président de la République.
Autre aspect positif de notre bilan, pour le comité de coordination : reconduction de notre partenariat SNCM-CMN permettant aux Corses affiliés à une association d'obtenir une réduction substantielle sur les passages et l'hébergement à bord. Pour la fédération : partenariat avec les Eaux d'Orezza, Corsica Cola, les Vignerons de l'Île, Pastis 51. Nous espérons continuer à fédérer au mieux les associations, à leur apporter notre soutien malgré nos restrictions financières.
- Quels sont les dossiers qui vous ont donné le plus de mal ?
C'est de rassembler au sein de la Fédération les associations diverses et leurs adhérents. Nous œuvrons dans ce sens par la qualité des intervenants et le niveau des différents débats que nous proposons.
Rencontres et débats
- Aujourd'hui, quels sont vos objectifs les plus urgents ?
Faire connaître la fédération et rassembler autour d'elle le plus de Corses et amis de la Corse possible d'où le programme des premiers mois de la rentrée :
- Le 26 septembre : rencontre avec Jean-François Bernardini en partenariat avec l'AFC et le musée du Terroir marseillais.
- Le 6 novembre : conférence sur Elisa Bonaparte, le 7 novembre, en partenariat avec le Consulat d'Italie et la RHFC par le professeur T. Arrigoni.
- Le 7 novembre : conférence sur « L'émigration toscane en Corse au XIX et XXème siècle » par le professeur Tiziano Arrigoni, en partenariat avec « l'Association Recherche sur l'Histoire des familles corses », le comité de coordination des Corses de l'extérieur
et le consulat d'Italie.
- Le 7 novembre : Claude Ettori clôturera la soirée.
- Prévu novembre décembre : conférence : « Demain la Corse » par Jean-François Battini.
Conférence : « La Corse et la Franc-Maçonnerie » par Michel Barrat, recteur de l'Académie de Corse.
- Comment évolue la diaspora ? Vous paraît elle aussi enracinée qu'autrefois ?
La diaspora me semble aussi enracinée qu'autrefois mais la facilité des communications et la vie moderne font que les Corses éprouvent moins le besoin de faire partie d'un groupe. Pourtant des manifestations ponctuelles, comme le salon du Livre corse, les attirent nombreux. On sent néanmoins toujours son attachement profond pour l'île.
Une réflexion positive
- Souhaitez-vous qu'elle soit davantage associée à la réflexion de l'île ?
Oui, au moins à titre consultatif. Nos conférences sont depuis toujours basées sur les activités socioculturelles et économiques corses : notre compréhension des problèmes du fait de notre recul, peut être différente de celle des Corses habitant sur l'île. Nous avons fait une requête au Premier ministre afin que soit créé un observatoire dans lequel les Corses de l'extérieur auraient leur place.
Les relations diaspora-collectivités de Corse devraient être mieux établies. Un représentant des Corses de l'extérieur au Conseil économique, social et culturel serait souhaitable. Il existait il y a quelques années.
- Malgré les avancées, les associations et amicales insulaires ne parviennent pas à une large union. Quelle en est la raison ?
Bien que la plupart des associations insulaires se déclarent apolitiques, les discordances proviennent le plus souvent des tendances politiques de chaque individu, les enjeux étant incompatibles. De plus l'individualisme prend souvent le pas sur l'intérêt général d'où la difficulté de parvenir à une large union.
- Qu'avez-vous à dire à nos compatriotes ?
Au-delà des clivages politiques nous souhaitons rester unis et solidaires avec tous les Corses et amis de la Corse, partager avec eux des moments forts comme en juin 2008 à Pietranera, lors de la 6ème Consulte des Corses de l'Extérieur.
Propos recueillis par Charles GRAVONE