La Balagne

 

 



La Balagne
Tupunimia / Toponimia
des villages

Dictons et Origine
du nom Balagne


L'Olivier

Joseph di U Mulinu
ZAMBALLARANA

Fête du livre corse (1984)

LOZARI Les 20 ans du VVF(1984)

Un peu d'histoire de Balagne


Des populations il en est passé et resté en Balagne depuis 6 000 ans av. J.-C., comme en témoignent les nombreux sites pré et protohistoriques.
Si, dès l'Antiquité, les Phéniciens, les Grecs, les Etrusques ont croisé en Balagne et dans le golfe de Calvi, leur influence ne semble pas avoir été grande sur les Corsi retranchés à l'intérieur des terres. Il en va tout autrement des Romains présents pendant de longs siècles.
A partir de campements, puis de cités qu'ils fondent sur le littoral, c'est toute la Balagne qui est fortement romanisée puis christianisée.
La région s'ouvre sur le monde méditerranéen et connaît alors un développement prospère
Malheureusement avec la chute de l'Empire romain commence une longue période où l'insécurité domine.
Aux incursions barbares du haut Moyen Age, succéderont les rivalités des puissances continentales (Pise, Gênes, Office de Saint-Georges, Aragon, états de Berbérie, Angleterre, France) qui se disputent la maîtrise des mers et surtout les mises à sac et les razzias des Barbaresques qui perdurent jusqu'en 1830.
A partir du Vème siècle toutes les petites villes et bourgades romaines du littoral sont détruites, les populations regagnent les hauteurs et vivent de plus en plus en autarcie à l'écart de la mer.
Dans l'intervalle de ces temps sombres et bousculés,la periode pisane (XIéme- Xllléme siècle) apparaît comme un havre de paix qui correspond au plus grand essor de l'art roman. Chaque village de Balagne voit s'élever un ou plusieurs lieux de culte, à tel point que l'on a parlé de « sainte Balagne».Puis la république marchande de Gênes, victorieuse, développe une politique tout à fait différente visant à la défense de sa flotte à partir de citadelles et à l'administration de la Corse depuis celles-ci. Calvi devient la capitale militaire de la région, Algaiola, plus centrale, semblant davantage s'occuper du commerce des huiles et des céréales.
A l'intérieur des terres, les descendants d'une féodalité d'armes, jadis envoyés par le pape pour chasser les Maures, jouent un rôle de plus en plus grand, politique et économique - voire militaire -, tout en rivalisant d'intrigues entre clans opposés. Parmi les castelli de ces familles de seigneurs, citons ceux des Massa à San Columbanu, des Savelli à Sant'Antuninu et à Curbara, des Malespina à Belgudè.

Les villages de cette époque médiévale sont nombreux : Lama, Montemaio, Cassanu, Pigna, Curbara, Sant' Antuninu, Monticellu, Spiluncatu, Musuleu, etc.
Aux XVIème et XVIIème siècles, victimes de la peste et de la malaria, les populations se tournent encore davantage vers l'Eglise : à la piété des confréries, des lieux de prière, de pénitence et d'entraide s'ajoute la dévotion à la Madone et aux saints.

Suite au concile de Trente, les piéves sont réorganisés, de nouvelles paroisses sont créées. D'abord influencés par le maniérisme romain, les édifices religieux sont alors fortement marqués par le baroque qui survivra jusqu'au XIXème siècle. Les sgio, descendants des premiers seigneurs, ou encore venus du sud avec les Cinarchesi grâce au jeu des alliances matrimoniales, deviennent de “ riches “ propriétaires terriens habitant dans les palazzi, avec un nombre important de journaliers et de petits propriétaires à leur dévotion.

Au cours des ans et des décennies, ces tendances structurelles vont s'accentuer avec la montée de nouveaux sgio, par le biais des fonctions d'Etat, personnages politiques, juges, avocats. Excepté la région de Calinzana et surtout celle de la “ Balagne déserte “, la Balagne ne connaît pas les communs. Calvi la Génoise fait bande à part. Protégée derrière sa citadelle, mais marchande et ouverte sur le monde méditerranéen dont elle participe, elle fait le lien entre celui-ci et la Balagne profonde des villages retranchés sur les hauteurs. Cet ordre des choses perdurera jusqu'aux dernières décennies du XIXème siècle qui manquera l'apogée de la société corse traditionnelle, tout compte fait peu influencée en profondeur par l’avènement de la Corse française.

Puis, comme pour le reste de l'île, ce sera le brusque effondrement de cette société, aggravé par les pertes de la Grande Guerre, avec l'exil des populations vers les colonies ou le continent, vers les deux métropoles aussi, Bastia et Ajaccio, et l'abandon concomitant de son économie. Depuis la fin des années 1950, la Balagne, essentiellement la partie littorale et ses deux pôles attractifs, Calvi et plus encore L'Ile-Rousse, relève quelque peu la tête, avec notamment le développement du tourisme et un certain redémarrage viticole.

Mais les villages de l'intérieur, si attachants, ne reprennent vraiment vie, et encore artificiellement, qu'avec le retour estival de leurs enfants de la diaspora, retour parfois plus long ? pour les retraités, attachés à leur origine mais dont les propres enfants, nés sur le continent, goûtent surtout les plaisirs de la mer.

Après s'être retranchée pendant de longs siècles sur les hauteurs, la Balagne redécouvre la mer.