CIMAISE
HAUTES EN COULEURS
Le 20e anniversaire de l'association Kallisté restera marqué par
l'exceptionnelle qualité de son exposition picturale durant les journées
Corses d'Aubagne.
Dès son arrivée dans la salle du Bras d'Or, le public est frappé par
la beauté des toiles du peintre Chisa. La
luminosité, la puissance du trait fascinent et laissent le visiteur
admiratif, tout à son imaginaire... Comme un coup de projecteur, on
passe des couleurs flamboyantes du Maître au noir et blanc des toiles
d'un jeune et talentueux artiste peintre, jules-Pierre Giovannangeli, dont
les portraits sont, sans aucun doute, synonymes d'un talent sûr. Un regard
plus loin, nous voilà plongés dans l'art abstrait à travers
les toiles tourmentées de Pierre-François Orenga de Gaffory.
Tous trois sont venus tout spécialement de Corse pour notre plaisir.
Aussi fortement remarqués : Marie-Hélène Queré avec
sa remarquable toile "les fenêtres ouvertes" ; Jacqueline Bellon,
Jimmy Lorenzi, Lucie Federzoni, François Poueda, Claude Alligie ont
reçu des mains de madame Giovannangeli - 1ère adjointe à la
mairie d'Aubagne - médailles et félicitations.
Stephane
CHISA
PORTRAIT
STEPHANE
CHISA 10 ANS APRES
Infatigable Chisa, toujours là où l'histoire se passe. Sa peinture
combattante et libératrice était une nouvelle fois à l'honneur
aux journées culturelles corses d'Aubagne.
Il y a dix ans, le peintre Stéphane Chisa avait enflammé les
cimaises de la salle des Marronniers à Aubagne, lors d'une des premières
grandes expositions organisées par Kallisté.
Il inaugurait alors une série de rendez-vous avec la peinture corse
qui a vu s'exposer le talent de multiples artistes, hommes et femmes inspirés
et nourris par l'amour de leur terre, de leur île. Que de découvertes
et d'émotions à regarder s'éveiller les ports de pêche
de Martine Marini, les aubes brumeuses de Denise Cavallaro ou les ruelles pavées
de François Balenci.
Il y a dix ans, Chisa criait la détresse des enfants de Sarajevo, des
femmes du Liban, des gamins de Casablanca. Il célébrait les merveilles
de la Corse, jouant des couleurs comme d'autres des cordes d'une guitare, pour
entonner un chant de douleur et d'espoir.
Aujourd'hui, son regard acéré n'a pas cillé. Le trait
ne s'est pas assoupli, refusant de céder au temps qui passe et qui peut
rendre plus docile. Le monde n'a pas changé. Chisa trace toujours les
contours des monts et des golfes de son île, des silhouettes colorées
de femmes sans visage. Celles-ci célèbrent la beauté de
la jeunesse, l'éclat des promesses à venir. Mais il est d'autres
visages qui n'ont pas eu le temps de prendre le temps de vivre. Ceux de l'Algérie
massacrée par la guerre civile, l'Algérie où Séphane
Chisa a vu le jour, où il a passé les premières années
de sa vie. Ses toiles sur le martyr des suppliciés de l'autre côté de
la Méditerranée sont un autre combat, un combat pour un peuple
dont il se sent proche et dont il veut célébrer le courage. Chisa
est toujours là où l'histoire se passe.
Peinture
de Stephane CHISA