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CULTE
FRANCISCAINS L’Ensemble Organum

Les Franciscains, l Fratti, l Cappuccini, ont joué un rôle éminent dans l'histoire de la Corse. Parcourant l'îIe pour y prêcher la bonne parole, ils se sont installés un peu partout, dans des couvents idéalement situés, afin de se livrer à la prière et la méditation. Mais aussi pour inspirer crainte et soumission au peuple turbulent. La célébration des Offices, qui rythment la vie religieuse, ne pouvait se faire sans la musique et le chant car c'est par eux, dit-on, que l'âme s'élève.
Dans un pays de tradition orale qui a façonné une manière de chanter venant du fond des âges, l'existence de sources écrites conservées dans les couvents permet aux historiens une observation et une étude privilégiées de cette musique qui a traversé les siècles. On apprend que les Franciscains jouèrent un rôle prépondérant dans la diffusion d'un style musical nouveau qui se développa après le Concile de Trente et qui a imprégné les milieux populaires par l'intermédiaire des confréries. Il y eut ainsi osmose entre ces mouvements musicaux nouveaux et la plus pure tradition corse que constitue «a Paghiella ».


L'ensemble Organum, fondé en 1982 par Marcel Perès en la célèbre abbaye de Sénanque, a abordé les répertoires européens qui' ont marqué l'évolution de la musique depuis le 6e siècle. Ses programmes de recherche l'ont amené en Corse où, relayé par le groupe Festivoce de Pigna, avec Barbolon, Bellagamba, Casalonga, Guironnet, Lanfranchi et Langiani, Marcel Perès, à partir de manuscrits pieusement conservés dans des églises ou par des fidèles, a pu constituer un répertoire qui rend compte de l'essentiel de la musique religieuse pratiquée aux 17e et 18e siécles. Les manuscrits dont sont tirés les chants interprétés lors des circuits estivaux proviennent d'anciens couvents, souvent en ruines," comme celui de Nonza, celui d'Alzipratu ou même le couvent de Marcassu à Catteri.
Ces musiques et ces chants sont des oeuvres sacrées, mélodies ou polyphonies que le savoir-faire des chanteurs Corses fait revivre dans des interprétations les plus poignantes.
Un soir d'été, au hasard d'une balade, si vous croisez le chemin de l'Ensemble Organum, ne ratez pas le concert. C'est gratuit ou presque.
Et que l'on soit croyant ou pas, c'est divin!
U Maestru
CULTURE
THEATRE La culture pour tous, et partout

On a souvent dit que la Corse est un vrai désert culturel. L'affirmation doit être maintenant tempérée. Mais les causes objectives connues qui tiennent à la quantité de population, à la désertification de l'intérieur, à la fuite des potentialités, au manque criant d'infra- structures et aussi à une certaine acculturation généralisée, sont encore bien présentes. Et en dehors de la chanson, il y a peu de volonté de promouvoir la culture dans son ensemble.
Dans ce désert, le théâtre est le parent pauvre de la culture. Il est vrai qu'il n'y a pas, en Corse, de vrai tradition théâtrale. Peut-être parce que la comédie est dans la rue (a Macagna) et que la tragédie se vit ici au quotidien.

LECTURE