60eme
ANNIVERSAIRE de
la LIBERATION
9
septembre 1943: La Corse est libérée
La résistance a joué un rôle primordial. Pour en parler
il convient d'abord de la situer dans son contexte historique.
Le 30 novembre 1938, l'Italie fasciste prétend annexer Nice, La Savoie
et la Corse.
Le 4 décembre 1938, à Bastia, se rassemblent plus de 20.000 personnes
venant de toute l'Île pour signifier que la Corse ne veut pas devenir
une province de l'Italie fasciste jean Thomas prononce le fameux serment de
Bastia: "face au monde, de toute notre âme, sur nos gloires, sur
nos tombes et sur nos berceaux, nous jurons de vivre et mourir français".
Premiers pas
Quelques mois après, le 2 septembre 1939, la guerre est déclarée.
Robert Guidicelli instituteur, rejoint son nouveau poste d'affectation à Carbini
dans le sud de l'île. Au mois de mai 1940, le Général Mollard,
commandant en chef des troupes en Corse, fait sa tournée des popotes;
c'est là que Robert le rencontre et lui demande:" en cas de débarque-
ment de l'ennemi, que faites-vous? Le général répond" je
résiste"!
Trois mois après, cet officier patriote est démis, Pétain
signe, le 17 juin 1940, la capitulation sans condition de la France et devient
de facto un "allié - collaborateur" de l'Allemagne nazi.
Résistance
La Corse, elle, ne capitule pas. Elle entre aussitôt dans la lutte pour
la liberté; la résistance s'organise. De toutes parts, sortent
des corses armés, prêts à affronter l'occupant. Des réseaux
sont crées à travers toute l'île, les actions et les parachutages
se multiplient.
Dès 1941, la résistance s'amplifie. Le passage d'un envoyé spécial
du comité central du parti communiste, Pierre Georges, futur colonel
Fabien, galvanise la lutte clandestine.
La victoire
Le 8 septembre 1943, la confirmation d'une nouvelle murmurée de bouche à oreille,
une nouvelle que l'on n'ose croire, l'Italie cesse le combat et capitule sans
condition!
Le soir même, un millier de jeunes corses manifestent au chant de la
Marseillaise. Le 9 septembre à 9 heures, le Front National de la Résistance
tient une ultime réunion sur les modalités des actions à mener.
A 10 heures, au nom du comité départemental du Front National,
Maurice Choury proclame le ralliement de la Corse à la France libre
et lance l'ordre d'attaque contre les Allemands.
Au même moment, toutes les mairies et les sous-préfectures sont
occupées par des comités du Front National de la Résistance ",
le gouvernement de Vichy vaincu cède devant la résistance de
toute une population.
Cette période tragique engendrera d'admirables héros qui, par
leur sang, paieront un lourd tribut à l'occupation ennemie, à l'exemple
de jean Nicoli, Danielle Casanova, Fred Scamaroni, Robert Guidicelli, Gabriel
Peri, André Guisti, Pierre Griffi, Dominique Vincetti, jules Mondoloni
et bien d'autres.
Après de
durs combats, la Corse est libérée
" Ecoutez, écoutez la
nouvelle
La Corse est libérée
Répétez vite autour de vous,
ELLE, La Corse s'est libérée " !
André Remacle Octobre 1943
La
Corse 1er département français libéré
Le samedi 8 février 2003, lors des journées Corses d'Aubagne,
s'est tenue une conférence animée par J.Baptiste Fusella, Président
de l'ANACR, relative à l'événement historique: " La
Corse, 1er département français libéré".
La vérité historique
Aujourd'hui, par divers moyens, la vérité historique de la libération
est dénaturée. Certes, Bayeux a eu l'honneur d'être la
1ère ville du continent français à être libérée
quelques jours après le débarquement des Alliés du 6 juin
1944 en Normandie. Cela a été signalé par le général
De Gaulle, mais auparavant, ce dernier, le 8 octobre 1943 sur la Place du Diamant à Ajaccio,
avait déclaré: "les patriotes corses, groupés par
le Front National, auraient pu attendre que la victoire des armées régie
heureusement leur destin. Mais ils voulaient être eux mêmes des
vainqueurs. Ils jugeaient que la libération ne serait point digne de
son propre nom si le sang de l'ennemi ne coulait de leurs propres mains et
s'ils n'avaient pas leur part dans la fuite de l'envahisseur. Ils étaient
d'avance ralliés à cette foi dans la patrie, à cet esprit
de lutte à outrance qui maintinrent sur le champ de bataille, au nom
de la France tout entière, les soldats de la France combattante qui
animent aujourd'hui notre vaillante armée d'Afrique dont l'avant garde
vient de recevoir à Saint Florent et à Bastia le baiser brûlant
de la gloire".
C'est la vérité historique
!
A lire: La Résistance en Corse. "Tous bandits d'honneur" (Maurice
Choury)
"Message d'un héros de notre temps" par Louis Gazagnaire.
"Chroniques du Petit Bastiais J.B Fusella).
Batti Fusella, condamné à 10 ans de réclusion par le Tribunal
Italien en juin 1943, Officier FFI, Président de l'ANACR de Haute-Corse,
initiateur de ce combat pour rétablir la vérité sur la
libération de la première ville de France: Ajaccio.